Pour diffusion immédiate
Sacré-Cœur, le 9 septembre 2024
En vue de répondre adéquatement aux questions qui nous ont été formulées lors de notre comparution devant le Comité sur l’étude du décret d’urgence sur le caribou, le 26 août dernier, voilà l’essentiel des faits que nous avons fait parvenir à l’attention des membres du comité.
Selon le site du gouvernement du Québec, on compte actuellement quatre sous-espèces de caribou présente au Canada, alors qu’au Québec, on en retrouve qu'une seule : il s’agit de la sous-espèce « caribou des bois » (Rangifer tarandus caribou). Au sein de cette sous-espèce, les biologistes classent les caribous selon trois écotypes, principalement en fonction de leurs particularités comportementales (par exemple le type d’habitat qu’ils utilisent et leur alimentation) : il s’agit des écotypes « migrateur », « forestier » et « montagnard ». Selon une analyse récemment fournie par l’institut de recherche NCASI sur la base des données d’inventaires disponibles, la population de la seule sous-espèce « caribou des bois » présente au Québec, qui regroupe les trois écotypes, serait de plus de 203 000 individus. Ainsi, contrairement à ce que plusieurs peuvent penser, la seule sous-espèce présente au Québec n’est aucunement menacée d’extinction.
Si on regarde plus spécifiquement la situation de l’écotype « forestier », voici certains constats qui ont été établis au cours des douze dernières années : selon le « Plan de rétablissement du caribou forestier » publié en 2013, la population variait de 5 980 à 8 570 individus ; selon le « Rapport de la Commission Gélinas » publié à l’été 2022, la population était de 6 533 individus observés et de 8 273 individus estimés au total ; selon le « Bilan du rétablissement du caribou forestier 2013-2023 » publié en décembre 2023, la population varierait entre 6 162 et 7 445 individus ; selon l’analyse récemment fournie par l’institut de recherche NCASI, la population de l’écotype forestier aurait un effectif minimal de 6 858 individus, avec une estimation de la population totale de 9 048 individus.
La littérature disponible met en lumière la grande complexité à pouvoir établir un portrait clair du nombre d’individus faisant partie de l’écotype forestier au Québec. Il semble y a voir en effet de multiples zones grises reliées à l’estimation des populations. Ces données ne permettent aucunement de conclure à un déclin et les notions d’« urgence » et de « menaces imminentes » ne sont ainsi nullement justifiées. D’autant plus que les inventaires les plus récents réalisés démontrent que 80% des caribous des bois de l’écotype forestier recensés au Québec étaient situés soit dans des aires spécifiquement désignées pour leur protection, ou encore au nord de la limite nordique, là où il n’y aucune activité d’aménagement forestier.
Nous tenons par ailleurs à préciser les faits relativement aux allégations récentes d’un journaliste relativement au recours aux services de lobbyistes par notre organisation. Il y a effectivement trois personnes d’inscrites à ce registre pour notre organisation : Steeve St-Gelais, André Gilbert et Bastien Deschênes. Nous sommes les trois principaux dirigeants du Groupe Boisaco. Nous n’avons d’autres choix que d’être inscrits au registre des lobbyistes pour pouvoir nous adresser aux divers intervenants gouvernementaux en vue de faire valoir les enjeux fondamentaux pour notre organisation. Cela est requis par la loi. Et Dieu sait que nous le faisons par obligation car nous aurions bien d’autres chats à fouetter. Nous tenons par ailleurs à préciser, qu’au-delà de toutes ces allégations, nous sommes tous les trois originaires de notre milieu, c’est-à-dire la Haute-Côte-Nord et le Saguenay, et que nous continuerons à défendre bec et ongle nos travailleurs et nos citoyens, de même que la vitalité de notre milieu et de nos communautés. Qu’on se le tienne pour dit !
Il est légitime que notre société se soucie de la préservation de l’écotype « forestier » de la sous-espèce du « caribou des bois » qui est présente au Québec. Cela ne peut cependant se faire à n’importe quel prix, sans aucune considération pour les vies humaines concernées. Il est et sera toujours inacceptable de bouleverser la vie de milliers de travailleurs et citoyens qui ont à cœur de gagner dignement leur vie, faire vivre leurs familles et assurer la vitalité de leur milieu. Des solutions sans impacts existent. Pour cela, il faut cependant réussir à s’élever au-delà d’une vision unilatérale et intransigeante, qui ne considère aucunement les impacts sur les humains.